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LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
Épreuve de production orale
25 points
Préparation : 60 minutes
Passation : 30 minutes
Cette épreuve se déroulera en deux temps :
1 EXPOSÉ
À partir des documents proposés, vous préparerez un exposé sur le thème indiqué, et vous le présenterez au jury.
Votre exposé présentera une réflexion ordonnée sur ce sujet. Il comportera une introduction et une conclusion et mettra en évidence quelques points importants (3 ou 4 maximum).
Attention :Les documents sont une
source documentaire pour votre exposé.
Vous devez pouvoir en exploiter le contenu en y puisant des pistes de réflexion, des informationset des exemples, mais vous devez également introduire des commentaires, des idées et des exemples qui vous soient propres afin de construire une véritable
réflexion personnelle.
En aucun cas vous ne devez vous limiter à un simple compte rendu des documents.
2 ENTRETIEN
Le jury vous posera ensuite quelques questions et s'entretiendra avec vous à propos du contenude votre exposé.
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Thème de l'exposé : Achats en ligne : quelles garanties pour le consommateur ?
DOCUMENT ?
DOCUMENT 1
Consommation. DES ACHATS MIEUX GARANTIS SUR INTERNET
Le commerce en ligne gagne du terrain. Près d'un Français sur quatre achète aujourd'hui
sur Internet. Une démarche qui implique certaines précautions.
On peut désormais tout acheter sur Internet : des
d'une transaction par Internet qu'il ne l'est lors
livres et des DVD aux voyages, en passant par les
d'une transaction par téléphone, par exemple, ou
voitures d'occasion et les billets de cinéma. Et les
lors de l'oubli d'une facturette.
Français ne s'en privent pas : alors qu'en 2000, selon
Pour rassurer les consommateurs, le Groupement
le Credoc (Centre de recherche pour l'étude et
Carte bleue a mis au point un service électronique
l'observation des conditions de vie), 4 % seulement
fournissant pour chaque transaction un numéro à
des Français avaient déjà réalisé un achat sur Inter-
usage unique, qui évite au détenteur de la carte de
net, ils sont 23 % en 2004.
donner son vrai numéro sur Internet. Celui-ci est
Mais si près d'un Français sur quatre a déjà tenté
déjà proposé aux détenteurs de carte Visa par cinq
l'expérience, il n'en a pas forcément fait une
habitude. En effet, nombreux sont les consomma-
Pourtant, le consommateur français est parfai-
teurs qui hésitent encore à acheter sur Internet, en
tement protégé en cas de fraude: s'il conteste un
raison de leurs doutes sur la sécurité du paiement
paiement effectué à distance, sans composition du
et sur leurs recours en cas de problème, livraison
code ni signature d'une facture, dans les 70 jours
tardive ou produit endommagé, par exemple.
suivant sa réalisation, sa banque est obligée derecréditer son compte dans un délai d'un mois après
La sécurité de la transaction
la contestation (Code monétaire et financier, art.
La sécurité de la transaction est, pour beaucoup
L132-4). Le risque financier pour le client est donc
d'internautes, le principal souci. Beaucoup hésitent
nul, et… le coût de la fraude est finalement
à donner leur numéro de Carte bleue sur Internet.
assumé par les banques. On peut donc s'étonner
Certes, le paiement par chèque reste possible,
que certaines d'entre elles fassent payer à leurs
mais il n'est accepté que par les sites français
clients un service destiné à réduire les possibilités
(impossible de s'abonner à un magazine étranger,
par exemple). De plus, le paiement par chèqueinterdit de nombreuses transactions, comme l'achat
Des droits identiques à la vente
d'un billet d'avion au dernier moment ou de
billets pour la séance de cinéma du soir même.
Une fois la commande passée et le paiement
Or, donner son numéro de Carte bleue sur Inter-
effectué, l'acheteur est dans la même situation que
net représente en réalité un risque minime, à condi-
lors d'une vente par correspondance, et bénéficie des
tion que la transaction ait lieu sur un site sécurisé
mêmes droits. Le délai de livraison est de trente jours
(signalé par l'icône d'un petit cadenas fermé en bas
maximum, et l'acquéreur dispose de sept jours francs
de l'écran, ou une adresse en https:// au lieu de
à partir de la livraison pour changer d'avis, sans
http:// lors de la transaction). Sur de tels sites, le
avoir à se justifier ou à donner la moindre expli-
numéro est crypté durant son transfert, lequel est
cation. (art. L121-16 du Code de la consommation).
lui-même extrêmement bref. Le risque d'un pira-
Il devra alors être remboursé dans les trente jours,
tage est quasi inexistant.
sans pénalité; seuls les frais de réexpédition sont à
Plus fondée est la crainte que le commerçant
sa charge. Attention, cependant, ce droit ne s'ap-
recevant le paiement conserve le numéro pour le
plique pas pour les voyages, les articles périssables
réutiliser, ou le transmette à une tierce personne.
ou faits sur mesure… ni pour les CD et DVD qui
Faible avec les sites réputés, ce risque doit être pris
auraient été extraits de leur emballage.(…)
en compte lors de transactions avec des partenaires
Que se passe-t-il si les articles commandés
plus obscurs. Cependant, il n'est pas plus élevé lors
n'arrivent pas, arrivent deux semaines après la date
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prévue, ou en morceaux ? Là encore, les consom-
donc réserver des surprises supplémentaires, même
mateurs français jouissent d'une bonne protection.
si le cas n'est pas si fréquent. Le problème qui se
En cas de dépassement du délai de livraison, il est
pose le plus souvent avec les sites situés en dehors
possible d'annuler la commande. Le plus prudent
de l'Union européenne est celui des droits de
est de le faire par lettre recommandée avec accusé
douane. Sachez-le : ceux-ci sont perçus directement
de réception. Si l'acheteur maintient sa com-
auprès de l'acheteur, à la réception des biens
mande mais que le produit n'arrive pas, ou qu'il
commandés, et varient grandement d'un pays à
arrive en mauvais état, le commerçant est res-
l'autre, de sorte qu'ils ne sont quasiment jamais
ponsable et doit le livrer à nouveau; quels que
inclus dans le prix annoncé. Or leur montant peut
soient ses arguments, il ne pourra s'exonérer de cette
être substantiel !
obligation qu'en produisant un bon de livraison
En cas de litige avec un site installé à l'étran-
signé par le client.
ger, même si la loi française devrait s'appliquer, il
Tout cela s'applique en théorie à toutes les com-
paraît difficile d'obtenir le respect de ces droits. Les
mandes passées depuis la France… En réalité,
sites sérieux, associés à des marques connues, sont
cependant, seuls les sites français, et dans une
cependant susceptibles de soigner leur image de
grande mesure basés dans un pays de l'Union euro-
marque ; c'est alors un accord amiable avec le ser-
péenne, se sentent liés par cette réglementation. Les
vice client qui a le plus de chances d'aboutir.
achats réalisés sur des sites étrangers peuvent
Delphine BERENGER,
Le Figaro, 17 décembre 2004
DOCUMENT 2
PRATIQUE : L'E-CARTE BLEUE
Même ceux qui apprécient l'ouverture sur le
transaction. Au Crédit lyonnais, le client en béné-
monde qu'apporte Internet hésitent parfois à
ficie gratuitement.
lancer par cette ouverture leur numéro de carte de
Ce service posera néanmoins un problème à
paiement. Pour rassurer ses clients internautes, le
ceux qui utilisent Internet pour acheter leurs
groupement Carte bleue a créé l'e-Carte bleue, qui
billets de cinéma, de spectacle, ou leurs billets
attribue à son détenteur, à chaque transaction qu'il
d'avion et de train. En effet, les sites marchands ont
souhaite effectuer sur Internet, un numéro de CB
pris leurs propres mesures contre l'usage fraudu-
à usage unique. La mise en place est simple : après
leux des cartes bancaires, et un certain nombre
adhésion au service, le client reçoit, en deux cour-
d'entre eux, en général tous ceux où le client doit
riers séparés, un identifiant et un mot de passe. Il
se présenter physiquement pour retirer son achat,
télécharge un programme qui, entre autres choses,
exigent que l'acquéreur présente au moment du
installe une petite icône sur son écran. Pour effec-
retrait la carte qui a servi à effectuer le paiement;
tuer une transaction, il clique sur cette icône, s'iden-
le plus souvent, en l'introduisant dans le distribu-
tifie et reçoit en retour un numéro de Carte bleue
teur qui va lui délivrer ses billets.
qui lui servira pour cette transaction, et celle-là
Cette mesure de sécurité élémentaire permet de
seulement. Ni le commerçant ni personne d'autre
s'assurer que la personne qui vient retirer les
ne pourra le réutiliser pour une autre transaction.
billets est bien en possession de la carte, et non d'un
Pour l'instant, seuls peuvent bénéficier de ce
numéro copié sur une facturette oubliée. Elle pose
service les clients détenant une carte Visa à La
un réel problème si le paiement a eu lieu avec un
Poste, au Crédit lyonnais, à la Société générale, à
e-numéro, et non avec celui figurant sur la carte
la Caisse d'épargne et dans la plupart des caisses
physique. D'autant plus que les billets non retirés
régionales de la Banque populaire.
ne sont généralement pas remboursables… Dans
Le coût varie selon les banques: 12 euros par an
le cas d'un service de ce type, mieux vaut lire
à la Caisse d'épargne Paris et dans la plupart des
attentivement les conditions générales de vente,
Banques populaires; 10 à 12 euros à La Poste selon
notamment celles qui apparaissent sur l'écran lors
le type de carte (cotisation offerte la première année
de la transaction, avant de valider celle-ci, afin
pour une souscription avant le 31 janvier 2005).
d'éviter de coûteuses déconvenues.
Il est facturé 6 euros une fois pour toutes à la
Société générale, mais il s'y ajoute 0,5 euro par
Le Figaro, 17 décembre 2004
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Thème de l'exposé : Téléphone mobile et intimité.
DOCUMENT 1
Communication. Dix chercheurs se sont penchés
sur les usages du téléphone en société.
LE PORTABLE OU L'ART DE JONGLER
Il est « génial », « mignon », « fun »… A qui
table, on appelle une personne avant d'appeler un
s'accolent ces qualificatifs ? Non, pas à un être
lieu. Et le mobile amène souvent à « démultiplier »
humain. Mais à un objet. Le téléphone portable,
les actions, en continuant par exemple à parler au
que l'on n'hésite pas à personnifier. A contempler,
téléphone, tout en montant dans l'autobus puis en
caresser ou chouchouter. Et bien évidemment on
répondant à une remarque d'un passager.
le personnalise, car l'objet ne serait rien de moinsqu'une « signature ». Presque une seconde identité.
Paradoxe du portable : si les expressions « alié-
Les fabricants l'ont bien compris, qui proposent
nation » ou « invasion de la vie privée » sont
sonneries, coques ou fonds d'écran par centaines.
volontiers invoquées, les mêmes usagers n'hésitent
Pour scruter ces comportements, dix chercheurs,
pas à en célébrer le côté pratique. Quitte à ruser
mandatés par l'Association française des opérateurs
avec l'objet. Selon l'étude, nous sommes tous des
mobiles, ont arpenté et filmé des lieux publics ou
« ingénieurs de la communication », sans cesse en
privés : cafés, trains, bibliothèques, entreprises, halls
train de trouver un lieu approprié pour parler ou,
de tribunaux, et même hôpitaux où l'usage du
au contraire, filtrer l'appel. Une véritable « scéno-
portable est théoriquement interdit. Premier fait
graphie sociale ». Au travail, le portable posé sur
étonnant saisi par ces observateurs dans leur
le bureau, et même éteint, est toujours là. Pour faire
document final : à la gare de Lyon, il s'écoule seu-
le lien ou marquer la frontière entre vie privée et
lement deux minutes entre l'arrivée d'un voyageur
publique. En revanche, quand il est imposé dans
et la première manipulation de son portable. Et pas
certaines entreprises, il est « peu investi ».
uniquement pour téléphoner. Au même titre quele trousseau de clés ou la cigarette, le mobile est
Le cinéma et la pub ne sont pas en reste : ils ont
utilisé désormais « de manière machinale, pour
saisi toute la tension dramatique qu'ils pouvaient
tromper la solitude », notent les chercheurs.
en tirer. Les scénarios jouent sur le côté joignableou pas du héros. Dans la série télé
24 heures chrono,
Répandu dans toutes les classes sociales, le por-
le portable est quasiment une arme pour régler les
table ne manifeste ni statut particulier ni distinc-
problèmes. Quand l'appareil de Jack Bauer est à
tion. Mais plutôt une « identité ». Avec des logiques
court de batterie, le personnage doit se creuser le
d'usage communes à tous, du PDG* au jeune de
ciboulot pour parvenir à s'en sortir.
banlieue. Chaque utilisateur jongle entre divers« espaces de communication » : l'espace de celui qui
Plus que tout, selon les chercheurs, parler de son
appelle d'abord ; l'espace de l'autre, qui se décèle
téléphone, c'est aussi le prétexte pour parler des
à l'aide d'indices sonores ; et l'espace de la conver-
autres. Une « véritable machine à faire parler les
sation qui doit prendre en compte ces contraintes.
Qui n'existent pas dans les échanges via le télé-
Aline Brachet,
Libération, 22 avril 2005
phone fixe, ancré dans un espace figé. Avec le por-
* PDG : Président Directeur Général d'une entreprise
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DOCUMENT 2
Joëlle Menrath, chercheuse, coauteure d'une étude commandée par les opérateurs:
« LE MOBILE EST UNE SORTE D'ARCHIVE DE VIE »
Coauteure de l'étude intitulée « le téléphone
généralisée. Aujourd'hui, plus de 45 millions de
aujourd'hui, usages, représentations et comporte-
Français possèdent un téléphone mobile : nous
ments sociaux », avec neuf autres chercheurs
sommes donc tous, tour à tour, utilisateur et juge.
membres du Gripic (Groupe interdisciplinaire sur
Cet échange des rôles produit une conscience
les processus d'information et de communica-
aiguë des situations, et des publics en présence.
tion), Joëlle Menrath est chargée de cours au
Quelqu'un qui reçoit un appel dans un train va
Celsa*. Cette étude a été réalisée à la demande de
d'abord expliquer à son interlocuteur où il se
l'Association française des opérateurs mobiles.
trouve… et cette justification est autant destinée à l'interlocuteur qu'aux voisins, pour mieux
Le portable tient-il du banal ou du fétiche ?
Le mobile est un sujet qui délie les langues. Il
donne lieu souvent à des discours abondants et
Pourquoi est-il si difficile de bannir
contradictoires. Dans un premier temps, on dit
le portable de certains lieux ?
qu'on y est indifférent, qu'on en possède un par
Justement en raison de notre situation d'ac-
nécessité… Mais, au fur et à mesure de la conver-
teur/spectateur. Ce qui crée une sorte d'auto-
sation, chacun parle de sa fonction préférée,
régulation : nous allons ainsi éviter de téléphoner
horloge, réveil, photo, SMS, etc., et de sa manière
dans le bus si nous méprisons ce comportement.
à lui d'utiliser l'objet. En somme, le portable est
La régulation des usages passe moins par l'inter-
une sorte de « couteau suisse » : chacun parle de
diction que par la compréhension des situations.
l'usage hyperpersonnel qu'il fait des fonctions
Il n'y a pas vraiment de règle qui tienne, car elles
disponibles pour tous.
sont sans cesse détournées et, de toute façon, onpeut toujours invoquer le caractère urgentissime de
En quoi le portable est-il plus qu'un outil
la conversation.
de communication ?
Contrairement à d'autres objets techniques, le
Pourquoi comparez-vous le portable
portable ne se prête pas, même chez les ados
à la cigarette ?
qui s'échangent tout. Le téléphone est une sorte
Le téléphone permet lui aussi de se donner une
d'archive de vie, un journal intime mobile : on y
contenance, lorsqu'on est seul dans un lieu public
conserve des photos ou des SMS anciens. On fait
par exemple. Fréquemment, on ne s'en sert pas
volontiers la biographie de l'objet, on se souvient
pour appeler mais simplement pour le manipuler :
de son premier portable, du moment où on s'en est
on le remet en action, on essuie l'écran, on consulte
séparé et pourquoi… Souvent, c'est un objet que
ses messages… C'est un moyen pour se mettre en
l'on ne parvient pas à jeter.
scène dans un lieu public et anonyme. En revanche,contrairement au portable, la cigarette ne nous
Quelle place cet objet a-t-il pris
place pas dans ce double rôle d'utilisateur/juge.
dans les relations entre individus ?
Quand on est non-fumeur, on peut donc se per-
Beaucoup ont cru qu'il viendrait rompre la
mettre de demander à un collègue d'aller fumer
sociabilité entre les personnes. En menant cette
enquête, on s'attendait à observer plusieurs com-portements d'agacement ou de plaintes, envers les
Aline Brachet,
Libération, 22 avril 2005
gens qui parlent trop fort, par exemple. Mais à notregrande surprise, il existe une véritable harmonie
* CELSA : Ecole des hautes études en sciences de l'information
sociale autour du téléphone, une sorte de tolérance
et de la communication
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Thème de l'exposé : À quoi tient le succès des parcs de loisirs ?
DOCUMENT 1
LES PARCS DE LOISIRS TENTENT DE FIDÉLISER
Les déboires que rencontrent actuellement
grand nombre de collectivités ont franchi le pas.
plusieurs parcs de loisirs en France, à l'image de
Si les projets qu'elles ont portés ne sont pas mort-
Cap'Découverte*, dans le Tarn, ou de Vulcania, en
nés, beaucoup se retrouvent dans une situation
Auvergne, témoignent, une nouvelle fois, de la
difficulté de leurs promoteurs à créer, autour de ces
Ces échecs ainsi que les graves difficultés ren-
lieux de loisirs, une chalandise suffisamment
contrées par le Futuroscope ont joué un rôle de
importante pour assurer leur rentabilité.
repoussoir et freiné les initiatives. Public à l'origine
Sur le papier, tout paraît simple : les Français
puis contraint de faire appel au privé à partir de
aiment les parcs de loisirs et les fréquentent
2000, le Futuroscope est revenu, deux ans plus tard,
régulièrement. Selon la dernière grande enquête
dans le giron du public et poursuit son effort de
réalisée par le cabinet Contours pour le compte de
redressement. Des efforts qui se révèlent payants
l'Association d'ingénierie touristique (AFIT), la
puisqu'ils ont permis, dans un premier temps, de
Caisse des dépôts et consignations, la Fédération
mettre un terme à six années consécutives de
des SEM et le Snelac (Syndicat national des espaces
déclin du nombre de ses visiteurs.
de loisirs d'attraction et culturels), entre les mois
En 2004, le parc de la Vienne a accueilli
de juin 2003 et 2004, 44 % des Français déclarent
1 355 000 visiteurs – soit 200 000 de plus que
s'être rendus, au moins une fois, dans un parc de
l'année précédente –, soit une augmentation de
loisirs entre novembre 2002 et novembre 2003, avec
17 %. Cette progression est le résultat de l'appli-
une moyenne de 2,6 visites par an et par visiteur.
cation d'une règle simple : la croissance des parcs
Les plus visités restent les parcs d'attractions et
de loisirs est étroitement liée à l'investissement
les parcs animaliers : ils le sont par près d'un quart
qu'ils peuvent consacrer au développement de nou-
des Français. En revanche, les parcs à thèmes et les
velles attractions.
parcs aquatiques sont moins fréquentés : chaque
Ceux qui l'ont compris peuvent espérer renouer
type de parcs accueille à peine plus de 10 % de nos
avec la croissance et la fidélisation de leur clien-
tèle. Dominique Hummel, président du directoire
Mieux : alors que le « marché hexagonal » est
du Futuroscope a adopté une formule, celle du
estimé à 30 millions de visiteurs, les 83 parcs fran-
« 10-20-60 ». « Nous investissons 10 % du chiffre
çais les plus importants déclarent 44 millions
d'affaires pour renouveler 20 % des attractions, ce
d'entrées. Un petit quart de ces visiteurs sont
qui génère 60 % de nouvelles visites de personnes
étrangers, et, sur ces dix millions de visiteurs
déjà venues dans le parc, explique-t-il. C'est un
étrangers, sept millions vont à Disneyland-Paris.
élément indispensable pour notre succès. »
Dans son enquête, le bureau d'études va plus loin :
Investir dans de nouvelles attractions, c'est
le véritable potentiel se situerait entre 55 et 70 mil-
également le choix fait par Euro Disney, l'exploi-
lions de visiteurs. Des chiffres qui ont de quoi faire
tant de Disneyland-Paris. Début avril, le parc
tourner la tête à des collectivités locales !
de Marne-la-Vallée (Val-de-Marne) a lancé une nouvelle attraction : Space Mountain Mission 2,
Augmentation de capital
nouvelle version de Space Mountain, l'un des
Toutes ont, un jour, rêvé d'avoir leur Futuroscope
moteurs de la fréquentation du parc, lors de sa mise
de Poitiers*, né en 1986 de la volonté de René
en service, il y a dix ans. A l'époque, sous la hou-
Monory, l'ancien président du conseil général de
lette de Philippe Bourguignon, le parc avait investi
la Vienne. Devant le succès initial de ce parc, un
plus de 90 millions d'euros pour cette attraction
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inspirée de l'œuvre de Jules Verne*
De la Terre à
offre pléthorique : « Il y a encore en France de la
la Lune. […] L'objectif du patron d'Euro Disney,
place pour des projets de dimensions régionales,
André Lacroix, est double : pour mettre un terme
mais il n'y a plus de place aujourd'hui pour un
à la stagnation de la fréquentation depuis deux ans
grand parc généraliste » , juge-t-il. […]
à 12,4 millions de visiteurs, il veut faire découvrir
François Bostnavaron,
Le Monde, 10 mai 2005
le parc à ceux qui n'y sont jamais venus et fairerevenir ceux qui ont déjà tenté l'aventure.
* Cap'Découverte : parc d'activités sportives (luge d'été, glisse…) ;
Pour Arnaud Bennet, président du Snelac, la
Futuroscope : vidéo, cinéma géant… ; Jules Verne : auteur de
déconfiture de certains parcs n'est pas due à une
romans d'anticipation pseudo-scientifique, à la fin du XIXe siècle
DOCUMENT 2
AU BORD DU GOUFFRE, VULCANIA, EN AUVERGNE,
CHERCHE DE NOUVEAUX INVESTISSEURS
Clermont-Ferrand – de notre correspondant
Vulcania, le Centre européen du volcanisme
Le successeur de Valéry Giscard d'Estaing à la
voulu par Valéry Giscard d'Estaing lorsqu'il prési-
présidence de la région Auvergne, Pierre-Joël Bonté
dait le conseil régional d'Auvergne, entame sa qua-
(PS) invoque un problème de positionnement. « Il
trième saison en position périlleuse. Sa fréquen-
ne s'agit pas d'un parc européen mais d'un parc
tation s'est effondrée l'an dernier. En février 2002,
de proximité », dit-il en s'appuyant sur les conclu-
l'ouverture du parc, saluée par son concepteur,
sions de l'audit présentées, le 15 avril, au conseil
M. Giscard d'Estaing, comme « l'événement culturel
d'administration et aux salariés. Selon cette étude,
européen de l'année » avait pourtant été couron-
pour les visiteurs, Vulcania n'est pas un motif de
née de succès.
voyage en Auvergne. La clientèle est essentiellementconstituée d'Auvergnats et de vacanciers présents
Implanté au cœur de la chaîne des puys, à une
dans la région. Sa zone de chalandise n'irait pas
quinzaine de kilomètres de Clermont-Ferrand
au-delà de deux heures de voiture.
(Puy-de-Dôme), Vulcania avait accueilli 628 000
Ambitions hors d'atteinte
visiteurs la première année. L'effet de nouveauté
Les ambitions européennes de Vulcania sem-
passé, l'année 2003 s'était soldée par une légère
blent donc hors d'atteinte. « Beaucoup estiment que
érosion, avec un total de 580 000 visiteurs. La ten-
le parc hésite entre aspect ludique et ambition
dance s'est accélérée en 2004 avec 420 000 entrées,
scientifique », estime M. Bonté, qui souligne qu'un
soit une baisse de 33 % en deux ans. Résultat : la
gros investissement de 118 millions d'euros a été
société d'économie mixte (SEM) qui gère l'équipe-
mis dans la construction du centre « avec un résul-
ment a présenté, en 2004, un compte d'exploita-
tat architectural incertain » alors que les anima-
tion déficitaire de 2,14 millions d'euros pour un
tions, la scénographie et le contenu attractif (12 mil-
chiffre d'affaires de 9,13 millions d'euros.
lions d'euros investis seulement) se sont révélés trèsinsuffisants.
Vulcania semble jouer de malchance. En pré-
sentant, en juillet 1994, le projet architectural de
Pour sortir le parc de l'ornière, la région devrait
l'Autrichien Hans Hollein, M. Giscard d'Estaing
annoncer, en juin, sa nouvelle stratégie. Ne rien
avait annoncé une ouverture en juin 1997 et fixé
faire aboutirait, selon l'audit, à une baisse en chute
le coût à 300 millions de francs. Le projet a vu
libre du nombre de visiteurs annuel d'environ
le jour avec près de cinq ans de retard, le montant
250 000, fort éloigné des 800 000 prévus et des
de l'investissement – 130 millions d'euros –, ayant
400 000 entrées constituant le seuil d'équilibre. […]
quasiment triplé.
Manuel Armand,
Le Monde, 10 mai 2005
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Thème de l'exposé : Qu'est-ce qui freine encore le développement
des médicaments génériques ?
DOCUMENT 1
LA CONSOMMATION DE MÉDICAMENTS GÉNÉRIQUES
A PRESQUE DOUBLÉ EN 3 ANS
Bien, mais peu mieux faire. Les médecins, les
médicale – de prescrire davantage de génériques,
pharmaciens et les patients français commencent
la marge de manœuvre reste substantielle. Ainsi,
enfin à adopter le « réflexe génériques ». Selon une
les génériques de la simvastatine (médicaments
étude, publiée jeudi 12 mai par la Caisse nationale
anticholestérol) mis sur le marché ces derniers jours
d'assurance-maladie (CNAM), la consommation de
pourraient générer des millions d'économies
ces médicaments – copies équivalentes en tout point
à des produits de marque – a « presque doublé en
Pour convaincre les prescripteurs, les délégués
trois ans ». Ainsi, lorsqu'il existe une version
de l'assurance-maladie – qui sont à la Sécurité
générique d'un médicament, elle est délivrée dans
sociale ce que les visiteurs médicaux sont à l'in-
58,9 % des cas contre 30 % en 2002. Cette percée
dustrie pharmaceutique – vont rencontrer, dans les
« a permis d'économiser 380 millions d'euros pour
mois à venir, les médecins et les pharmaciens qui
une qualité de soins identique », souligne la
n'ont pas encore le « réflexe génériques ». Car, d'un
CNAM. Lancée en 1996, la promotion des géné-
département à l'autre, la part de marché de ces
riques aura nécessité beaucoup d'efforts de com-
copies de molécules varie sensiblement « sans
munication auprès des assurés sociaux et de négo-
raison médicale évidente », constate la CNAM.
ciations avec les professionnels de santé pour que
Ainsi, Paris et la Corse demeurent les plus faibles
l'utilisation de ces médicaments moins chers entre
consommateurs de génériques. L'analyse détaillée
dans les mœurs médicales. Toutefois, précise la
de ces « mauvais élèves » montre que ce sont les
CNAM, « le potentiel de développement reste
médecins spécialistes de secteur 2 (à honoraires
important ».
libres*), les pharmacies des grandes villes et les
Actuellement, le taux de génériques représente,
patients atteints d'une affection de longue durée
en moyenne, par mois, une économie de 550 euros
qui utilisent le moins souvent ces médicaments.
par médecin généraliste. Or, si la prescription de
Parce que les génériques constituent un « enjeu
ces médicaments était systématique, ce montant
essentiel » de la maîtrise des dépenses de santé,
pourrait atteindre 970 euros. Encore un effort, sous-
l'assurance-maladie entend utiliser « tous les leviers
entend l'assurance-maladie, qui estime l'économie
dont elle dispose » pour convaincre les récalcitrants
potentielle supplémentaire à 300 millions d'euros
et banaliser l'usage des génériques.
par an. A l'heure actuelle, les génériques repré-
Sandrine Blanchard,
Le Monde, 13 mai 2005
sentent 13 % du nombre de boîtes de médicamentsremboursables et 7 % du total des dépenses de rem-boursement. Grâce aux molécules nouvellement
* Médecins à honoraires libres : qui appliquent des tarifs de
consultation souvent plus élevés que celui qui sert de base de
« généricables » d'ici à 2007 et à l'engagement des
remboursement à la Sécurité sociale (20 euros pour un méde-
médecins libéraux – via la nouvelle convention
DOCUMENT 2
MÉDICAMENTS – LA BATAILLE DES GÉNÉRIQUES
Avec 15 milliards d'euros en 2002, la facture pharmaceutique a été lourde pour la Sécu.
Mais, petit à petit, les médicaments libres de droits s'imposent sur les ordonnances.
Le génial inventeur du Prozac, le laboratoire
moitié en France et de plus de 80 % aux États-Unis !
américain Lilly, ne s'en remet pas : en un an, les
Effet d'un soudain retournement d'humeur ?
ventes de sa pilule miracle se sont effondrées de
Miracle de la nature humaine ? Quand on connaît
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l'appétit de nos compatriotes pour les antidépres-
maceutique – 15 milliards d'euros en 2002 – grève
seurs, le retournement est pour le moins brutal. L'ex-
lourdement nos comptes sociaux. Et, jusqu'à
plication, elle, est mathématique : à 9,47 euros la
présent, ni la menace de sanctions à l'encontre des
boîte, une copie conforme du Prozac fabriquée par
médecins (plan Juppé de 1995), ni le vote d'une
un «génériqueur» est vendue en France 30 % de
enveloppe nationale de dépenses par le Parlement,
moins que l'original. Et, aux États-Unis, la baisse
ni encore la pression exercée auprès des industriels
du prix atteint plus de 60 %. De quoi séduire les
pour qu'ils baissent leurs prix n'ont réussi à stop-
consommateurs… Et les administrateurs de notre
per l'envolée.
Caisse nationale d'assurance-maladie (Cnam) !
Il aura fallu attendre 1999 et l'octroi du droit de
Comme plus de 80 % des médicaments consommés
substitution aux pharmaciens d'officine par le plan
en France, le Prozac est en effet remboursé par la
Aubry-Kouchner pour que l'opinion découvre,
Sécurité sociale. Et pas qu'un peu: sur la seule année
ébahie, la recette miracle : le générique. De quoi
2002, il lui a coûté la bagatelle de 18,7 millions
s'agit-t-il ? De la copie conforme d'un médicament
d'euros. En ces temps de crise et de débat autour
« de marque » dont le brevet a expiré. En France,
des taux de remboursement, la facture est sévère.
les molécules découvertes par les grands labora-
Après avoir enregistré un déficit de 6,4 milliards
toires pharmaceutiques sont protégées pendant
d'euros en 2002, la branche maladie de la Cnam
vingt ans par le droit de la propriété intellectuelle
devrait toucher le fond cette année, avec un trou
– jusqu'à vingt-cinq ans en pratique, grâce aux
annoncé de plus de 10 milliards pour 2003. Or la
certificats complémentaires de protection institués
vente de médicaments représente, à elle seule, plus
en 1995. Au-delà de cette période, la molécule peut
de 20 % des dépenses remboursées. Chaque année,
être copiée par tous les laboratoires concurrents et
les Français en consomment 3 milliards de boîtes,
vendue de 30 à 40 % moins cher que son original.
soit 50 par personne, près d'une par semaine ! Et
Pas moins : en France, le médicament fait partie
cela ne leur coûte pas grand-chose : 65 % du prix
des trois exceptions nationales à la liberté des prix,
pour plus de la moitié des médicaments, 35 % dans
avec les livres et le tabac.
près de 20 % des cas, et rien du tout pour près d'un
Le droit de substitution des pharmaciens a ouvert
tiers des prescriptions remboursés intégralement par
la voie. Mais, « tant que les médecins ne se sentaient
la Sécurité sociale. Et encore, les mutuelles prennent
pas impliqués, les génériques ne pouvaient pas
en charge l'essentiel de la différence. Pour les admi-
décoller », estime Pierre-Jean Lancry, directeur
nistrateurs de la Cnam, le tableau vire au cau-
adjoint de la Cnam. De fait, l'accord conclu le 5 juin
chemar : en dix ans, le montant des rembourse-
2002 a considérablement accéléré le mouvement.
ments pharmaceutiques a bondi de 80 %.
En échange de la revalorisation du tarif de leur
L'origine de ce dérapage peut être discutée. Cer-
consultation à 20 euros, les praticiens se sont enga-
tains pointeront les médecins, soupçonnés d'avoir
gés à écrire le quart de leurs prescriptions sans
l'ordonnance facile autant que la main lourde. Si
référence aux marques des laboratoires, mais en
le premier point est faux – le nombre de prescrip-
utilisant les dénominations communes interna-
tions par médecin est stable depuis dix ans – le
tionales (DCI) des médicaments. Le gouverne-
second, en revanche, est un fait: estimé à 19,5 euros
ment espérait pouvoir économiser ainsi plus de 700
en moyenne en 1980, le coût moyen d'une ordon-
millions d'euros dès cette année. Un an après, à
nance atteint aujourd'hui… 46 euros. Pour d'autres,
peine 7 % des ordonnances sont prescrites sous cette
la dérive serait celle, intrinsèque, de notre système
forme, et 133 millions d'euros ont été gagnés par
de protection sociale. « Syndrome Claudia Schiffer,
la Cnam. Mais les ventes de génériques ont bondi
explique un pharmacien parisien bien inspiré, les
patients veulent ce qu'il y a de plus cher, parce qu'ils
Julie Joly,
L'Express, 8 mai 2003
le valent bien! »* […]
Quelle que soit l'explication retenue, le constat,
* « Parce qu'ils le valent bien » : allusion au slogan d' une cam-
en France, demeure implacable : la facture phar-
pagne de publicité pour les cosmétiques L'Oréal
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Thème de l'exposé : Les jeunes sont-ils victimes des marques ?
DOCUMENT 1
Mode de vie. Une enquête souligne l'influence des produits siglés sur les collégiens.
DE LA MARQUE POUR SE DÉMARQUER
Les collégiens et leurs parents vivent un enfer.
demment, l'impact financier est jugé « lourd » pour
« A l'école, les enfants sont plongés dans une jungle,
9 familles issues des classes moyennes sur 10. D'où
avec ses lois invraisemblables. » Cela « rend la vie
la recherche de compromis : « J'accepte de temps
dingue » aux adultes. La faute aux marques et à
en temps pour que mon enfant soit dans le coup,
la surenchère qu'elles induisent. Pis, chaque classe
je donne la somme que je mettrais, il complète s'il
a ses « rejetés », les moutons noirs qui ne s'habillent
tient à une certaine marque. » Rares sont ceux qui
pas comme les autres moutons.
refusent « pour des raisons éducatives » : seulement6 % des mères. Les pères, eux, abdiquent.
Pas de triche
Ce sombre tableau est dressé par l'Union des
« Martyre »
familles en Europe (UFE), une association fami-
D'où vient cette folle attirance pour les
lialiste et traditionaliste, dissidente de Familles de
marques ? Cela s'expliquerait par le désir des
France. Hier, sa présidente Béatrice Stella présen-
enfants de ne pas être « rejetés ». L'UFE met l'accent
tait une enquête lancée l'an dernier (1). Pour cette
sur ce point. « Certains souffrent le martyre s'ils
mère de famille de 44 ans, 5 enfants du CP à la
n'ont pas le logo requis, décrit Béatrice Stella. On
terminale, « la pression des marques n'a jamais été
comprend dès lors mieux la pression qu'ils exercent
aussi forte, c'est une agression qui perturbe la vie
sur les parents. » Ce que confirme un enfant cité
de famille et la vie des collèges ». Rien à voir avec
dans l'enquête : « C'est pour qu'on me laisse tran-
sa propre jeunesse.
quille, pour être considéré par les autres. » A un âgeoù la personnalité n'est pas affirmée, les marques
Aujourd'hui – à l'heure où les Galeries Lafayette
constitueraient « une béquille psychologique »,
ouvrent 4 000 m2 dédiés aux ados –, les 11-14 ans
juge Béatrice Stella.
seraient les plus touchés et les plus fragiles. Lesélèves de 5e* en particulier : « Ils ont eu un an pour
Mais vêtus de la panoplie idoine, les gamins font
se mettre dans le bain. » Surprise, les garçons ne
des envieux. Selon leurs parents, 9 % d'entre eux
sont pas en reste. Tout se focaliserait sur les
ont même été rackettés. Dans ce contexte, on ne
panards. Pour 96 % des garçons et 76 % des filles,
s'étonnera pas que l'association pose la question
les chaussures se doivent d'être de marque. « Une
de l'uniforme, comme l'avait d'ailleurs fait l'an
source de tension d'autant plus vive qu'ils chan-
dernier Xavier Darcos, alors ministre de l'Ensei-
gent de pointures très vite. » Et pas de triche.
gnement scolaire. Une majorité de parents y serait
« Inutile de proposer d'acheter de fausses Converse*
favorable. Les deux tiers des enfants, eux, y voient
à 25 euros ! Ils sont imbattables sur l'étoile ou le
un épouvantail, mais pourraient se résoudre à une
détail qui prouve que tel vêtement est de marque
tenue « jeans et pull bleu marine ». Quant aux
ou non. On peut féliciter les entreprises de marke-
chaussures, « pourquoi pas une paire de baskets
ting… » Mais l'UFE se garde de pousser plus loin
montantes, standardisées », suggère Béatrice Stella.
sa critique de la société de consommation. « Ce n'est
Tous en Converse ?
pas notre mission », prévient sa présidente.
(1) Enquête – qui ne prétend pas à la représentativité –
Pourtant, pour les parents, l'épisode « courses »
réalisée auprès de 539 collégiens et 472 parents.
relève du calvaire. « Contrairement au primaire,il est impensable d'acheter un vêtement sans le col-
Marie-Dominique Arrighi,
Libération, 16 septembre 2004
légien, commente Béatrice Stella. Et là, difficile dedire non, même les parents les plus stricts cèdent,
* Elève de 5e : élève de 12 ans ; Converse : chaussures de tennis
on n'en peut plus, c'est tellement violent. » Évi-
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DOCUMENT 2
Éducation. Banques, agroalimentaire, les entreprises s'insinuent dans les programmes.
RÉCITEZ : « PUBLICITÉ, J'ÉCRIS TON NOM* »
On le sait bien, les marques ont envahi les écoles.
pas ce front publicitaire. La circulaire Lang de 2001
On le sait moins, le phénomène touche jusqu'à
a en effet légalisé des pratiques déjà très largement
ses outils pédagogiques. Au nom de principes
en vigueur : « Les associations scolaires sont libres
éducatifs, des entreprises réalisent des brochures,
de s'associer à une action de partenariat », dit le
cassettes vidéo, mallettes et autres CD-Rom sur
texte. Quant à la marque, « elle peut être autori-
lesquels elles apposent leur logo avant de les
sée à signaler son intervention comme partenaire
envoyer aux profs. En 2001, suite à certaines
dans les documents remis aux élèves. Elle pourra
dérives, une circulaire de Jack Lang* avait bien tenté
ainsi faire apparaître discrètement sa marque sur
d'encadrer ces pratiques. Trois ans plus tard, pour-
ces documents ». Le « discrètement » restant à la dis-
tant, certaines entreprises ont relégué ce « code de
crétion des enseignants. Beaucoup d'entre eux sont
bonne conduite » au fond d'un vieux cartable. Pla-
sollicités, quelle que soit leur région et quel que soit
çant les professeurs face à un dilemme : utiliser ou
l'âge de leurs élèves. Les entreprises se procurent des
non ces documents plus ou moins pédagogiques.
fichiers de profs, à qui elles proposent leurs kits.
Libre à eux ensuite de les utiliser ou non.
Christophe, un instituteur, a choisi de « dire non
A 6 mois, un bambin reconnaît un logo. A 3 ans,
à la marchandisation ». Il a refusé de « cautionner »
il se souvient d'une marque. Dès l'enfance, il est
un poster de l'Unicef sur lequel apparaissait le
donc possible de le fidéliser. Des statistiques démon-
sigle d'Orangina et ne comprend pas pourquoi ses
trent qu'en moyenne une personne met plus de
collègues acceptent les goûters offerts par Kellogs
quinze ans à quitter son premier établissement
lors des compétitions sportives interscolaires. Eux
bancaire. Or, jamais un enfant ne sera aussi
s'interrogent sur son « combat d'arrière-garde » et
captif que dans une salle de classe. Et aucun autre
lui expliquent que, « de toute façon, la pub est
cadre n'offrira une telle crédibilité à une entreprise.
partout ». Christophe a donc décidé d'utiliser les
Pas étonnant, donc, que les banques sponsorisent,
kits pédagogiques, mais uniquement pour expliquer
pour les cours d'économie, des documents sur le
à ces élèves ce qu'est la publicité, pourquoi il faut
budget et le crédit. Comme il est peu surprenant que
s'en méfier. « Avec notre pouvoir d'influence, c'est
Nestlé ou Danone distribuent des kits sur le néces-
à nous de les avertir, d'en faire des citoyens. »
saire équilibre alimentaire.
Comme beaucoup de ses collègues, Christophe
Certes, ces opérations ont un coût. Si les entre-
avoue pourtant fonctionner avec des « bouts de
prises rechignent à le révéler, il est possible de
chandelle » et doit bien avouer que les mallettes des
s'en faire une idée. Selon l'Institut national de la
entreprises sont « modernes et tentantes ». Cathy,
consommation (INC), une brochure de 50 pages
institutrice à Vittel, trouve même ces kits « attrac-
tirée à un million d'exemplaires coûterait environ
tifs, colorés, ludiques » et « souvent plus com-
300 000 euros. Sans compter les frais de distribu-
plets » que les manuels scolaires.
tion, qui seraient au moins du même ordre. Uninvestissement lourd mais pas démesuré si on le
Michaël Hajdenberg,
Libération, 23 septembre 2004
compare au prix d'un seul spot télé de 30 secondessur TF1 avant le journal de 20 heures, soit enmoyenne 50 000 euros.
En toute discrétion
* « Publicité, j'écris ton nom » : allusion à la phrase d'un célèbre
poème longtemps enseigné dans les écoles, « J'écris ton
En 1936, le Parlement interdit toute publicité à
nom… Liberté » ; Jack Lang : alors ministre de l'Éducation
l'école. Mais la loi du Front populaire n'empêchera
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Thème de l'exposé : Le travail féminin, révélateur des inégalités hommes-femmes ?
DOCUMENT 1
Margaret Maruani, sociologue au CNRS*, analyse la spécificité française
du fossé hommes-femmes au travail.
« PARITÉ NE RIME PAS AVEC ÉGALITÉ »
Les grands moyens. Pour l'ouverture aujourd'hui
Comment l'expliquer ?
du débat à l'Assemblée du projet de loi sur l'éga-
On a cru qu'avec la féminisation massive du
lité salariale, Nicole Ameline, la ministre de la Parité
salariat, les inégalités allaient petit à petit se
et de l'Égalité professionnelle, a prévu un grand
diluer dans la modernité. Mais en fait, a manqué
raout européen. Les 24 homologues européens de
la volonté politique de lutter vraiment contre ces
la ministre seront présents dans les tribunes. […]
discriminations. Les quelques textes qui existent
Un texte qui vise à résorber en cinq ans les écarts
sont bons, comme la loi Roudy de 1983 ou certaines
de salaires entre hommes et femmes. Mais il n'y a
directives européennes. Force est de constater
rien de contraignant dans le projet de loi, lequel
qu'elles ne fonctionnent pas faute de contraintes.
renvoie à la négociation d'entreprise pour lutter
Et, par ailleurs, il n'y a jamais eu en France de grand
contre les inégalités. Un « système de confiance »
procès de l'égalité professionnelle.
selon Nicole Ameline, dont l'efficacité est déjà miseen doute. Depuis 1983, deux lois ont déjà essayé
L'une des caractéristiques de l'emploi
de lutter contre les inégalités hommes-femmes au
féminin c'est le temps partiel…
travail. Les écarts de rémunérations restent de près
Ce développement d'un sous-emploi féminin est
de 25 %. Et surtout, la nouvelle loi ne s'attaque pas
massif et pourtant, on n'en parle jamais. Le temps
au principal fléau de l'emploi féminin, le temps
partiel est une question cruciale dans la lutte contre
partiel, véritable machine à précariser. Quatre-vingt
les inégalités entre les hommes et les femmes, pour-
pour cent de ces emplois sont occupés par des
tant les politiques publiques ne l'abordent pas. Il
femmes. Margaret Maruani, sociologue et directrice
y a une focalisation sur les écarts de revenus entre
de recherche au CNRS, revient sur cette discrimi-
hommes et femmes. Et pendant ce temps, ces
nation très française.
emplois à temps partiel créent des poches de pau-
Où en est l'emploi féminin en France ?
vreté féminine : toutes ces femmes qui travaillentsans parvenir à gagner leur vie. Lorsque le gou-
Aujourd'hui, les femmes représentent la moitié
vernement, en voulant revenir sur les 35 heures,
de la population active, contre seulement un tiers
a lancé le slogan « travailler plus pour gagner
dans les années 60. Les femmes sont très diplômées
plus », j'ai été frappée d'une chose. On n'a parlé
et s'arrêtent de moins en moins de travailler dès
à ce moment-là que des salariés à 35 heures. Sur
qu'elles ont des enfants. Pourtant, cette parité quan-
les salariés à temps partiel, rien. Et pourtant,
titative ne rime pas avec égalité. La France connaît
nombreuses sont celles qui souhaiteraient tra-
une situation paradoxale. Les inégalités entre
vailler plus pour avoir un salaire décent. Tout sim-
hommes et femmes en terme de carrière, de salaire
ou de chômage continuent à s'incruster. Alors que
Muriel Gremillet,
Libération, 10 mai 2005
durant toutes leurs études, dans la compétition sco-laire et universitaire, les étudiantes ont réussi à éga-ler voire à dépasser les garçons, les déconvenuescommencent à l'entrée sur le marché du travail.
* CNRS : Centre National de la Recherche Scientifique
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DOCUMENT 2
LES TROIS BOULETS DE L'EMPLOI FÉMININ
Les femmes sont les premières victimes de la crise du marché français du travail.
Plus touchées par le chômage, la précarité, les
que 14 % des chefs d'entreprise et 35 % des cadres
emplois à temps partiel, les femmes sont les pre-
et professions intellectuelles supérieures. Résultat,
mières affectées par la dégradation de la situation
les trois quarts des salariés à temps partiel sont des
économique. Tour d'horizon de l'emploi féminin
femmes, qui souvent souhaiteraient travailler
plus. Mais la part du sous-emploi en France ne cessede croître : en baisse régulière depuis 1998, le sous-
1. Un chômage plus élevé
emploi, autrement appelé « temps partiel subi »
Les femmes et les hommes ne sont pas égaux
est reparti à la hausse depuis 2003. En 2004,
devant le chômage : en France, selon les chiffres du
1,26 million de personnes travaillaient à temps
BIT*, en janvier 2005, 9,2 % des hommes étaient
partiel en France, en effectuant des semaines de
au chômage contre 11,2 % des femmes. C'est que
23 heures en moyenne. Difficile dans ces conditions
la probabilité d'accéder dès la fin de sa formation
de réussir à vivre décemment.
à l'emploi n'est pas la même que l'on soit un gar-çon ou une fille : 69 % des garçons accèdent dura-
3. Des employées mal payées
blement à l'emploi quel que soit leur niveau de qua-
Conséquence logique du travail à temps partiel,
lification, contre 56 % des filles selon le Centre
des CDD* ou des contrats atypiques : selon les
d'études et de recherches sur les qualifications
chiffres de l'Insee*, sur les 3,4 millions de salariés
(Cereq). Et gare à celles qui ont des enfants. Leur
qui travaillent pour un salaire mensuel inférieur
taux d'activité chute brutalement avec la mater-
au Smic*, 80% sont des femmes. Des revenus qui
nité. En 2002, 71,3 % des femmes de 20 à 49 ans
passent bien souvent en frais de transport ou de
sans enfants travaillent. Avec un enfant, 74,8 %
garde, ce qui plonge ces familles dans la misère avec
d'entre elles ont une activité. Mais ce taux chute
moins de 602 euros par mois par personne dans le
à 41 % dès qu'elles ont trois enfants ou plus.
foyer. Parmi les femmes accueillies par le Secourscatholique en 2004, 13 % bénéficiaient d'un
2. Des contrats à temps partiel
emploi aidé et 29 % travaillaient à temps partiel.
Caissières, employées du commerce, femmes de
ménage, gardes d'enfants ou de personnes âgées,
Muriel Gremillet,
Libération, 10 mai 2005
saisonniers de l'agroalimentaire. Autant de métiersréservés, de fait, aux femmes. Pas en vertu d'une
* BIT : Bureau International du Travail ; CDD : contrat à durée
prétendue nature féminine, mais bien plutôt parce
déterminée ; INSEE : Institut National de la Statistique et desEtudes Economiques ; SMIC : salaire minimum de croissance,
que ces métiers ne s'exercent dans la majorité des
garanti à tout salarié (1 150 euros par mois pour un travail à
cas qu'à temps partiel. Les femmes ne représentent
temps complet)
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Thème de l'exposé : Les nouvelles tendances du tourisme.
DOCUMENT 1
LE TOURISME VERT FAIT DES BOURGEONS DORÉS
Ces séjours attirent une population lasse des bords de mer et de plus en plus hétéroclite.
Reportage à Argenton-sur-Creuse.
« Dans le tourisme vert, il y a le curieux qui
Châteauroux. La population n'était pas toujours
recherche l'abbaye enfouie sous les ronces et celui
ouverte au tourisme. Maintenant, ça bouge, les gens
qui fuit la foule et recherche le calme avant tout. »
comprennent que c'est utile à la survie du dépar-
La définition est de Philippe Venuat, responsable
tement. Les vacances à la campagne se sont amé-
du camping municipal d'Argenton-sur-Creuse
liorées depuis dix ans. »
(Indre), dite « la Venise du Berry ». Ce retour à la
Une population aisée investit maintenant la
nature a le vent en poupe depuis quelques
région, au sens figuré comme au sens propre :
années, notamment auprès des urbains en quête
« Après la Dordogne, les Anglais achètent ici de
d'« authenticité ».
vieilles bâtisses, ce qui fait monter les prix »,
Bien que « la fréquentation se stabilise », du
estime Jean-Claude Limousin. Ce Berrichon loue
moins pour la région, le tourisme vert est devenu
les chambres de son manoir, « une maison d'hôtes
un vrai concurrent des traditionnelles vacances à
de charme », à une clientèle qui recherche le cadre
la mer. « Les touristes viennent pour la randonnée,
de la campagne sans devoir vivre à la ferme.
le calme, et le musée de la chemiserie ou celui
« Outre les étrangers, nous avons pas mal de Pari-
d'Argentomagus, construit sur un site gallo-romain,
siens, de plus en plus jeunes, et avec des bébés. »
explique la directrice de l'office du tourisme. C'est
Le Berry serait-il devenu la nouvelle terre de ces
monsieur Tout-le-monde qui vient. Mais jamais
fameux bourgeois-bohème ? Force est de constater
pour longtemps. C'est juste une étape. »
que le tourisme vert n'est plus l'apanage d'unepopulation d'origine populaire. Philippe Venuat
Les estivants apprécient le cadre de vie et les plai-
le confirme : « À la base, le camping est lié au
sirs culinaires. Pas les grands restaurants étoilés.
tourisme social. Aujourd'hui, il est devenu un art
Plutôt les bonnes tables. Laurent Marquis en sait
de vivre qui concerne toutes les classes. Il y a des
quelque chose. Après dix-huit ans de travail dans
la restauration à Paris, il a repris ici, l'année dernière, l'hôtel-restaurant « Les Terrasses ». « Je suis
Comme pour illustrer son propos, une famille
venu comme touriste, et je suis tombé amoureux
d'Anglais descend alors de son break : « Avez-vous
du coin. Ici, j'ai redécouvert les saisons par les
une piscine ? » Le responsable, à la belle moustache,
légumes. À Paris, on ne s'en rend plus compte. On
répond alors avec le sourire : « Non, nous n'avons
mange de tout n'importe quand ! Et puis, ici, les
pas de piscine… » – petit flottement, l'enfant
gens retrouvent des produits qui ont du goût. Ils
regarde sa mère, presque inquiet – « mais il y a la
vont flâner sur le marché, chose qu'ils ne font
rivière ! » Ouf ! Rires de soulagement. Les Anglais
plus jamais hors les vacances. » Pour Laurent
s'installent, et déjà de nouveaux arrivants.
Marquis, la région était loin d'être touristique : « Elle s'appuyait sur l'industrie de la chemiserie, etsur les Américains qui avaient une base près de
François Vignal,
L'Humanité, 29 juillet 2003
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DOCUMENT 2
UN ÉTÉ SUR LES SENTIERS
Activité proche de la nature, la randonnée séduit de plus en plus le public.
Politis vous donne quelques pistes, pour des vacances sur les chemins de France.
Allons-y d'un bon pas et même avec des gros
À 42 ans, elle refuse de partir seule – « J'aurais trop
sabots ! De salons en conférences, la randonnée
peur de me perdre, d'un accident ou d'une galère »
s'affiche en France comme une « tendance, un
– mais compte bien continuer à randonner long-
must, le top », selon les anglicismes enjoués de
temps. Bonne initiative ! Aux dires des médecins
Maurice Bruzek, président de la Fédération française
et des cardiologues, la marche est excellente pour
de randonnée pédestre (FFRP).
le bien-être physique et moral des personnes.
Lors du Salon de la randonnée, des loisirs et des
Selon le dicton plein de sagesse des anciens, « un
sports nature, Maurice Bruzeck faisait le constat
jour de sentier, huit jours de santé ». Mais il est vrai
joyeux qu'« aujourd'hui, la randonnée fait un
que c'était au temps où l'on faisait des kilomètres
boom en France. En clair, ça marche, bien. » À
pour aller à l'école, rejoindre la ville ou aller aux
l'appui de cet enthousiasme communicatif, des
champs. […] Sans doute faut-il alors remercier les
données statistiques où il apparaît qu'un Français
randonneurs qui, bénévolement, continuent ce tra-
sur deux pratique la marche, et un sur quatre la
vail d'entretien des sentiers. Sans eux, ronces et
« vraie » randonnée, plusieurs fois par mois.
fouillis végétal interdiraient l'accès à de nombreusesparcelles du territoire.
Rien d'étonnant à cela. « Le marché touristique
français, arrivé à stabilité, se diversifie, explique
Dans le cadre des premières lois sur la décen-
Jean Viard, sociologue spécialiste du tourisme. Dans
tralisation, en 1983, le gouvernement socialiste de
les années 1960, on assistait à la massification du
l'époque créait les Plans départementaux des iti-
tourisme et au développement des produits comme
néraires de promenades et de randonnées (PDIPR).
le Club Med : des vacanciers entourés par des haies
Le but ? Recenser tous les chemins favorisant la
dans un site merveilleux. Du hors-sol complet. Dès
découverte de sites naturels et des paysages ruraux
1980-1990, tout le monde est à la recherche des
pouvant servir à la pratique de la randonnée
rencontres vraies, avec de vrais gens… D'où le
pédestre, mais aussi équestre ou en VTT. Surtout,
développement de certains territoires incarnant
inscrit au PDIPR, un chemin devient inaliénable,
l'authenticité. » Et par voie de conséquence, le
ce qui permet d'en garantir l'accès au public.
succès de la randonnée pour essayer de redonner
Aujourd'hui, 180 000 km de sentiers sont balisés
du sens et des valeurs aux pratiques touristiques
– dont 120 000 en sentiers de petite randonnée
trop souvent limitées à un produit marketing. […]
(PR) et 60 000 km en grande randonnée (GR). Etchaque année, 3 500 kilomètres de sentiers, en
« Activité démocratique, peu coûteuse et proche
moyenne, sont inscrits au PDIPR par les départe-
de la nature », selon les termes d'Olivier Milhomme,
ments. Un véritable patrimoine naturel, culturel et
rédacteur en chef du mensuel
Terre sauvage, la ran-
donnée pédestre séduit tous les publics. Elle peutse pratiquer seul, en famille ou entre amis, mais
Reste que toute la bonne volonté des bénévoles
la multiplication des offres et des concepts (la
ne pourra rien contre la menace généralisée,
randonnée culturelle, historique, gastronomique,
encore plus « tendance » que la randonnée : l'en-
urbaine…) montre bien le désir du public d'obte-
vahissement de l'espace rural par le béton. Une
nir un encadrement professionnel. Randonneuse
étude de l'Institut français de l'environnement (Ifen)
à pied et à cheval depuis dix ans, Pascale Renou
pointe qu'entre 1992 et 2000 les espaces bâtis ont
semble avoir le profil type du client des voyagistes
progressé de 12 %, les routes et parkings de 10 %,
spécialisés : célibataire, cadre, parisienne… « J'ai
et les sols artificiels non bâtis (jardins, carrières ou
fait mon premier voyage avec Terres d'Aventure.
décharges) de 17 %. Une accélération surtout sen-
Mais, j'ai été un peu déçue par le public. Pour moi,
sible dans la dernière décennie où, chaque année,
c'est presque du tourisme de masse à pied. C'est une
poussent 330 km2 de pavillons. Des traits de
supermachine bien rôdée. » Depuis, Pascale Renou
bitume relient ensuite les nouveaux lotissements
s'est tournée vers des tours-opérateurs de taille plus
au réseau routier et grignotent la campagne.
modeste « et moins chers que Terres d'Aventure. Ils
Empruntons et protégeons, tant qu'il est encore
m'offrent ce que j'attends d'un voyagiste : des petits
temps, les petits chemins qui sentent la noisette…
groupes, des séjours au contact de l'habitant…»
Véronique Lopez,
Politis, 10 avril 2003
DALF C1 - Lettres et sciences humaines
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Thème de l'exposé : Comment réconcilier les jeunes avec la presse ?
DOCUMENT 1
LES 15-25 ANS ONT CONFIRMÉ LEUR DÉSAMOUR
AUX ASSISES DE LA PRESSE ÉCRITE
ET DE LA JEUNESSE, À LILLE :
« C'est trop cher et ça salit les mains »
Lucie, 21 ans, n'achète jamais le journal, « sauf
étrangers ». Il y prend des nouvelles de « Taslima
quand [elle] prend le train ». Elle lit
Les Échos et
Nasreen ouVandana Shiva », la militante écologiste
Le Point sans les payer (ils sont à disposition dans
indienne. Martin, 17 ans, lycéen à Arras, ne
son école de commerce) et surfe sur lemonde.fr.
trouve pas les journaux « assez neutres ». Même si,
Samedi, aux deuxièmes Assises de la presse écrite
en ce moment, il lit la presse « de droite et de
et de la jeunesse, à Lille, 1400 jeunes ont arpenté
gauche », au centre de documentation et d'infor-
les ateliers débats. Une idée de Graines de citoyen,
mation (CDI) de l'école « pour suivre le projet
association créée à l'initiative de sept quotidiens,
Fillon* ». Bref, même parmi ceux qui ont sacrifié
dont
Libération, pour tenter de transformer les
leur samedi pour ces assises, rien n'est gagné.
15-25 ans en lecteurs de presse écrite.
Afin d'enrayer ce désamour,
Graines de citoyen
Jessica, 21 ans, également en école de commerce,
a convié les jeunes à débattre d'art, de gratuité,
n'est pas très presse non plus. Elle reçoit la news-
d'économie, d'intégration, de sport, d'Europe, de
letter de L'Express sur son e-mail. « Je ne la lis pas
liberté de la presse et de « minorités visibles »,
toujours. » Mais
20 Minutes*, si : « C'est une bonne
autour d'invités comme Brahim Asloum, champion
synthèse. » Hinatéa, 19 ans, tahitienne, étudiante
de boxe, Marie Desplechin, écrivain, Serge July,
en droit venue à Lille pour les Assises, suit tous les
directeur de
Libération, et Jean-Marie Colombani,
jours les aventures d'Oscar Temaru et Gaston
celui du
Monde, Abd Al Malik, chanteur et écrivain,
Flosse dans
La Dépêche, à Papeete. Comme la plu-
Jean-Louis Aubert, chanteur. Les ateliers étaient
part des jeunes Polynésiens en ce moment, elle est
animés par, entre autres, des étudiants de l'école
passionnée de politique locale. Clémence, étudiante
de journalisme de Lille. Lesquels ont invité l'assis-
en communication, 19 ans, picore la télé et surfe
tance à réfléchir sur les stéréotypes qui traversent
« sur les sites de
Libération et du
Figaro, parce qu'ils
les médias sur les Arabes et les Noirs. En retour,
sont les plus faciles d'accès ». […] Ce qui l'intéresse ?
les jeunes ont réclamé aux journalistes un « travail
« Les non-dits. » Pas de papier, « parce c'est trop
de mémoire » et un « effort » pour mieux les
cher, ça salit les mains et c'est pas pratique ». Pareil
« comprendre ».
pour Guillaume, étudiant en communication : « Onn'a pas envie de tourner des pages, et puis on est
Haydée Saberan,
Libération, 7 mars 2005 (Lille)
content de lire à domicile, gratuitement. » Commeles sites de presse hexagonaux ne lui suffisent
* 20 minutes
: quotidien gratuit (dont la plupart des articles sont
des reprises de dépêches et non des textes signés par des jour-
pas (« les débats sont trop franco-français »), il
nalistes) ; projet Fillon : projet de réforme du Ministre de
cherche sur « les sites d'associations et de journaux
DALF C1 - Lettres et sciences humaines
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DOCUMENT 2
LE RAPPORT SPITZ VEUT ANCRER LA LECTURE
DES JOURNAUX DANS LES HABITUDES DES JEUNES
Comment faire en sorte que la lecture de la
étudiants se connectant à partir de leur université,
presse quotidienne devienne un geste familier
en contrepartie d'un dédommagement des éditeurs
pour les jeunes ? C'est le thème du rapport « Les
versé par l'État et la région, selon M. Spitz. Le sou-
jeunes et la lecture de la presse quotidienne
tien financier de cette proposition reposerait à la
d'information politique et générale » que Bernard
fois sur l'État, qui prendrait en charge les frais de
Spitz, conseiller d'État, devait remettre à Renaud
transport des quotidiens, et sur les éditeurs, qui
Donnedieu de Vabres, ministre de la culture et de
mettraient gracieusement à disposition leur publi-
la communication, mercredi 6 octobre. La mission
avait été confiée à M. Spitz en décembre 2003
Par ailleurs, les dispositions de la loi sur le mécé-
par le prédécesseur de M. Donnedieu de Vabres,
nat ouvrant droit à des réductions d'impôt pour-
raient être utilisées pour des initiatives visant à aider
Pour s'assurer que les jeunes générations entrent
la lecture de la presse chez les jeunes.
en contact avec la presse quotidienne, le conseiller
Autre volet du rapport, la promotion. Dans cet
d'État propose tout d'abord d'offrir à chaque jeune
esprit, les chaînes de l'audiovisuel public se ver-
qui a atteint sa majorité deux mois d'abonnement
raient mises à contribution afin de proposer à leurs
gratuit au journal d'information générale de son
téléspectateurs des revues de presse pour les jeunes
choix. Au yeux de M. Spitz, cette action nécessitera
ou des jeux éducatifs créés autour de la presse.
d'être engagée sur une longue durée, afin de pou-
Par ailleurs, M. Spitz propose que soit fait
voir toucher à terme l'ensemble d'une génération.
appel au fonds de modernisation de la presse pour
La population ciblée est, précise le rapport, celle de
des investissements consacrés à la lecture de la
la classe d'âge qui aura 18 ans dans le courant de
presse par les jeunes. Créé en 1998, ce fonds a été
l'année 2004, soit environ 780 000 personnes.[…]
utilisé essentiellement pour des actions de moder-
Cette mesure semble recueillir un avis plutôt
nisation industrielle ou des changements de for-
favorable au cabinet du ministre de la culture et
mules de journaux. Une partie des ressources du
de la communication. Une première phase de tests
fonds pourrait, par exemple, être dirigée vers des
devrait être conduite avec des éditeurs « pionniers »,
projets d'édition de suppléments ou de cahiers
a déjà indiqué le cabinet du ministre. Ces essais per-
spéciaux destinés aux jeunes.
mettraient de clarifier toutes les questions ayant
Dans une de ses recommandations les plus
trait, notamment, au coût de cette procédure
volontaristes, le rapport Spitz propose également
d'abonnement gratuit et à la faisabilité technique
de faire parvenir la presse au contact des lycéens
de l'opération.
en autorisant sa vente sur les lieux scolaires.
La familiarisation des jeunes avec la presse quo-
L'idée du rapporteur est que chacun des 2,2 millions
tidienne sera également encouragée par l'utilisa-
de lycéens puisse acheter un titre dans la cour ou
tion renforcée des journaux comme supports péda-
au foyer de son établissement.
gogiques. L'idée est d'attribuer à chaque classe de
Toutefois, cette disposition ne devrait pas être
collège et de lycée un budget de 40 euros par an
soutenue par le ministère de la culture et de la com-
grâce auquel, sous l'autorité du professeur princi-
munication dans un avenir immédiat, car les obs-
pal, les enseignants pourraient acheter des titres sur
tacles à sa réalisation sont multiples. Non seule-
lesquels appuyer leur travail. Les contacts déjà
ment l'initiative devrait recevoir l'accord du conseil
établis entre le ministère de la culture et de la com-
d'administration du lycée mais, surtout, elle devrait
munication et celui de l'éducation nationale
tenir compte de la présence éventuelle d'un diffu-
autour de la promotion du livre à l'école seraient
seur (kiosque, maison de la presse…) dans l'envi-
utilisés, cette fois, pour la presse, souligne-t-on au
ronnement du lycée ou du collège. Déjà mal en
cabinet du ministre de la culture.
point, ces diffuseurs ne pourraient accepter que des
L'utilisation pédagogique de la presse pourrait
titres soient distribués hors des circuits traditionnels
également être favorisée en ouvrant gratuitement
sans être rétribués.
les archives Internet des quotidiens à tous les
Bertrand d'Armagnac,
Le Monde, 7 octobre 2004
DALF C1 - Lettres et sciences humaines
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Thème de l'exposé : Faire garder ses enfants, un parcours du combattant ?
DOCUMENT 1
Grâce aux crèches, 80 % des femmes avec enfants travaillent.
Les Danoises sont-elles les superwomen de
premier enfant à la fin de ses études, ensuite elle
l'Europe ? Avec un taux d'emploi de 80 % des
commence son premier emploi. » D'où l'importance
femmes âgées de 20 à 49 ans et ayant des enfants,
d'un bon réseau de crèches, qui fait souvent défaut
elles arrivent à la deuxième place du classement
dans les autres pays européens, notamment en
européen des mères de famille exerçant un travail.
Soit juste après la Slovénie, qui culmine à 85,3 %,selon une étude d'Eurostat, l'office statistique de
Atypiques
l'Union européenne. La France reste loin derrière :
« Au Danemark, chaque famille a droit aux
avec 66,3 %, elle dépasse cependant la moyenne
structures d'accueil pour les enfants, nombreuses
de 60,4 % des 25 pays de l'Union. Au Danemark,
et subventionnées par l'État », explique Mette
les femmes ayant des enfants affichent même
Andersen, du ministère de la Famille. Adaptés à
un taux d'emploi supérieur à celui de celles sans
tous les âges, les crèches (de 0 à 2 ans), les jardins
enfant (77 %).
d'enfants (3 à 6 ans) et les centres de loisirs (de 6à 10 ans) relèvent des municipalités. La plupart sont
ouverts de 6 h 30 à 17 h. Un petit nombre ferment
Si tant de Danoises arrivent à concilier vie pro-
plus tard pour s'adapter aux horaires de travail
fessionnelle et vie privée, la raison est à chercher
atypiques. Mais les crèches ne font pas tout. Il y a
dans le fameux modèle social danois. « Ici, il est
aussi chez les Danois une conscience de l'égalité
possible de combiner une carrière et une famille
homme-femme, bien plus forte que dans les pays
grâce à notre système de garde d'enfants, relati-
latins. Elément clé de l'édifice : le congé parental
vement bon marché et de très bonne qualité. Cela
flexible, soit 52 semaines de congés payés à
permet aux femmes d'être continuellement pré-
partager entre les parents du nouveau-né. De
sentes sur le marché du travail », indique Nina
quoi rééquilibrer les rôles.
Smith, professeure à l'école de commerce d'Aarhus.
Un avis partagé par Per Kongshoej Madsen de
Laurène Champalle (Copenhague – correspondance),
l'université d'Aalborg : « Une femme a souvent son
Libération, 09 mai 2005
DOCUMENT 2
ENFANTS. LE PETIT COUP DE POUCE
AUX CRÈCHES D'ENTREPRISE
Ces structures de garde pourront aussi bénéficier d'une aide de l'État.
Huit heures du matin, rue Feydeau à Paris. Au
confiance immédiat. » Les puéricultrices suivent
sixième étage de l'immeuble du Crédit Lyonnais,
les enfants d'une année sur l'autre et comprennent
Christelle Cornet amène Nicolas, 2 ans et demi, à
plus facilement les contraintes professionnelles de
la crèche de l'entreprise. « Un endroit fantastique,
l'entreprise : elles en font partie. « La proximité est
annonce-t-elle d'emblée, où règne un climat de
extrêmement rassurante. Si Nicolas est vraiment
DALF C1 - Lettres et sciences humaines
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malade, j'arrive tout de suite. Et il y a ici une
la délocalisation d'une partie de l'entreprise, la
souplesse que n'ont pas forcément les crèches
suppression de centaines d'emplois et le désenga-
municipales, où il faut aller chercher son bébé
gement de la direction. Depuis le 1er septembre,
dès qu'il a le nez qui coule. »
l'ancienne crèche privée est devenue associative,interentreprises, et s'appelle crèche des Chanteloups.
Une dizaine d'enfants d'Aventis y ont leur place et
L'endroit a pourtant été au cœur de trois mois
devraient être rejoints par les enfants des salariés
de tourmente, l'année dernière. Après la fusion du
du site technologique Biocitech et de la com-
Crédit Lyonnais et du Crédit agricole, les salariés
mune. Une première dans le département, que le
mutés dans des filiales du nouveau groupe ont été
conseil général, gros financeur, suit avec attention.
priés de trouver une autre solution pour faire
La préfecture envisage même, en tant qu'em-
garder leurs enfants. Inacceptable pour les parents
ployeur, de réserver dix places.
qui, s'ils ont réussi à avoir gain de cause pour lesenfants déjà inscrits, n'auront plus accès à ce
service pour les benjamins. « L'heure n'est plus au
Les collectivités locales ne sont pas toujours
social, explique une mère. Ce serait une folie de
parties prenantes dans ces nouveaux projets. En
supprimer ce lieu. Quant à la crèche du Crédit
Ille-et-Vilaine, un contrat enfance a été passé
agricole, elle est à Saint-Quentin-en-Yvelines*.
entre la CAF* et la Société vitréenne d'abattage
J'habite à Maisons-Alfort* et je travaille à Pasteur*…
pour une crèche privée qui ouvrira début 2005.
Ça n'a aucun sens. »
Quarante-cinq places accueilleront les enfants dessalariés, pour la plupart des ouvriers en horaires
L'entreprise paternaliste, aux petits soins pour
décalés. « Le projet est en cours depuis trois ans,
ses salariés, aurait-elle fait son temps ? « Non »,
raconte Solène Gravouil, du prestataire Enfants
répondent en chœur les prestataires qui appa-
d'abord. A la base, il y a une vraie volonté de la
raissent à un rythme soutenu – environ un par
direction de répondre aux attentes des salariés.
mois – pour proposer leur conseil aux entreprises
Beaucoup de femmes, avec des petits salaires, n'ont
tentées par la mise en place d'une crèche. La confé-
pas les moyens de payer des nounous et subissent
rence de la famille d'avril 2003 a même marqué
plus qu'elles ne choisissent leurs congés parentaux*,
un tournant. Ne pouvant couvrir seul tous les
quand elles n'arrêtent pas carrément de tra-
besoins en matière de garde collective, l'État a
vailler. » Cofondateur de Crèche Attitude, David
annoncé qu'il allait débloquer 40 millions d'euros
Fillon avance les avantages pour les employeurs :
pour faire bénéficier de financement public les
retour plus rapide des congés maternité*, moins
crèches privées agréées par les allocations fami-
de stress ou plus de disponibilité psychologique.
liales. Du coup, pour les entreprises, la question
« Et puis, ajoute David Fillon, toutes les entreprises
budgétaire passe au second plan. « Une place de
veulent défendre leur image citoyenne. »
crèche en Ile-de-France coûte 16 000 euros pour une
Anne Dalaine,
Libération, 20 septembre 2004
année de fonctionnement. Or l'entreprise peutaujourd'hui, après subventions, limiter son finan-
* Saint-Quentin-en-Yvelines : banlieue ouest de Paris ; Maisons-
cement à 1 500 euros. Autant dire que ce service
Alfort : banlieue est de Paris ; Pasteur : quartier de Paris ;
devient comparable à celui des tickets-resto* »,
ticket-resto : prise en charge partielle des repas des salariés par
explique Frédéric Paul, un des fondateurs des
certaines entreprises (tickets utilisables dans de nombreux
Petits Chaperons rouges. Ce prestataire vient de
restaurants) ; CAF : Caisse d'Allocations Familiales ; congéparental : congé non payé, pour élever un enfant de moins de
remettre sur pied l'ancienne crèche d'Aventis, à
trois ans ; congé de maternité : congé payé, de la naissance
Romainville (Seine-Saint-Denis), condamnée par
à 8 semaines
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Grille d'évaluation de la production orale C1
1 MONOLOGUE SUIVI : EXPOSÉ
Peut analyser avec un regard critique les textes sources,
extraire et utiliser des informations importantes
Peut dégager le thème de réflexion et introduire l'exposé
Peut élaborer une réflexion en relation avec le thème retenu, inté-
grant arguments et informations personnels et tirés du dossier.
Peut faire une présentation claire et organisée avec aisance, spon-
tanéité et pertinence pour parvenir à une conclusion appropriée
2 EXERCICE EN INTERACTION : DÉBAT
Peut facilement préciser et défendre sa position en répondant aux
questions, commentaires et contre-arguments
Peut faciliter le développement de la discussion en recentrant
et/ou élargissant le débat
Peut choisir une expression convenable pour attirer l'attention,
gagner du temps ou garder l'attention de l'auditeur
POUR L'ENSEMBLE DE L'ÉPREUVE
Lexique (étendue et maîtrise)
Possède un vaste répertoire lexical et ne commet pas d'erreurssignificatives.
Maintient un haut degré de correction grammaticale
Maîtrise du système phonologique
A acquis une intonation et une prononciation claires et naturellesPeut varier l'intonation et placer l'accent phrastique pour expri-mer de fines nuances de sens
NOM DU CANDIDAT : .
CODE CANDIDAT :
TOTAL sur 25 :
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Source: https://www.delfdalf.ch/fileadmin/user_upload/Unterlagen/Kapitel_1.6/C1/c1_l_exemple2_examinateur.pdf
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